Difficile à croire, n’est-ce pas ?
S’organiser permet d’être plus serein et efficace dans son travail.
S’organiser vous assure aussi d’exécuter les choses importantes sans les remettre au lendemain et sans culpabiliser.
C’est ce qu’on peut lire et entendre partout. Et à première vue, cela parait évident.
Mais avouons le. Cela ne marche pas tout le temps.
Beaucoup de ceux qui ont vu dans l’organisation une pilule magique contre la procrastination se retrouvent à la case départ.
Sans avoir avancé d’un pouce.
Et je parie que parmi ces gens là, il y a quelqu’un comme vous.
Quelqu’un qui pensait que planifier ses journées et créer des listes allait le (ou la) rendre plus serein(e) et plus efficace dans ses activités.
Quelqu’un qui pensait que se fixer des objectifs et des règles strictes allait lui permettre de canaliser son attention et concrétiser ses projets.
Quelqu’un qui a mis des efforts réels dans son organisation, mais qui remet toujours autant ses tâches au lendemain.
Alors quel est le problème ?
Le problème, c’est que face à la procrastination, s’organiser n’est malheureusement pas toujours suffisant.
C’est un mythe de croire qu’il suffit d’adopter un système de productivité structuré pour passer à l’action sans mal et accomplir ses projets.
Mais juste avant de continuer et de froncer un peu plus les sourcils, j’aimerai éclairer un point.
En effet, n’est-ce pas bizarre de dire que ça ne sert à rien d’apprendre à s’organiser sur un blog qui parle… d’organisation personnelle ?
Hum ?
Si c’est que vous avez pensé, clarifions les choses.
Savoir s’organiser – et surtout utiliser les méthodes qui nous correspondent – est un avantage énorme pour mener son travail à bien, être plus efficace et ne pas se sentir submergé.
Pour ça, il existe des méthodes pour démarrer sur de bonnes bases et retrouver de la clarté dans son quotidien.
Donc l’organisation est un élément important, mais c’est loin d’être le seul.
Et c’est encore moins le seul pilier sur lequel se reposer si on est touché par la procrastination.
Pour beaucoup d’entre nous, c’est une fausse solution
En effet, les raisons qui vous poussent à remettre au lendemain sont peut-être toute autres.
Parce que, soyons honnête.
Ce qui compte, ce n’est pas seulement de faire des listes de priorités ou de décomposer ses projets en actions et mettre ces actions dans son agenda pour qu’elles soient faites (même si c’est un peu réducteur).
Ce qui compte, c’est sont les résultats. C’est que les choses soient faites.
Qu’est-ce qui donne des résultats ?
L’action.
Le problème, c’est que même avec une bonne organisation, l’action concrète peut faire défaut.
Les causes qui poussent à remettre au lendemain et à en subir les conséquences sont nombreuses.
D’après ce que j’en vois des plus de 1200 réponses reçus sur ce blog depuis sa création, dans plus de 50% des cas, la procrastination subie ne vient pas d’un manque d’organisation.
En fait, il existe au moins 3 problèmes majeurs qui font que vous n’obtenez pas de résultats, même en étant organisé.
Problème n°1 : Les blocages mentaux
On a tous connu ça un jour au l’autre.
On veut faire quelque chose, on sait que c’est important pour nous, pour notre carrière ou pour aider les autres, mais on est incapable d’agir.
Disons que vous êtes un expert indépendant en sécurité informatique pour les sites internet d’entreprise de plus de 10 salariés.
Votre but est d’intervenir dans la prochaine conférence sur le sujet pour montrer votre expertise et élargir votre portefeuille client.
C’est un projet important pour vous, pour la croissance de votre activité et vous voulez participer à cette conférence.
Cette année, vous vous dites que c’est la bonne, vous allez participer.
Mais vous avez cette petite voix à l’arrière de votre tête qui vous dit de ne pas y aller. Parce que vous avez peur de rater votre présentation. Ou parce que vous n’êtes pas à l’aise face à un public. Ou parce que vous croyez ne pas être à la hauteur.
La réalité, c’est que vous avez beau vouloir, si vous ne pensez pas pouvoir le faire, vous serez bloqué.
Si vous êtes intimidé et que vous doutez, vous n’agirez pas.
Et même si c’est dur à dire, c’est bien cette petite voix à l’arrière de notre tête qui dirige nos actions plus que n’importe quoi d’autre et qui a la capacité de nous faire agir ou non.
Quelque soit l’ampleur de la tâche et son importance.
On peut avoir la meilleure organisation du monde, si on nourrit des pensées limitantes qui nous sabotent, on ne passera pas à l’action.
D’où viennent ces blocages ?
Cette petite voix sournoise peut prendre de nombreuses formes. Mais en général, elle réside dans la peur. Dans l’intimidation. Dans les croyances que vous entretenez à propos de ce que vous êtes capable de faire ou non.
Lorsqu’on fait face à cette petite voix, on pénètre dans une zone inconfortable.
On l’interprète comme un signe nous alertant que quelque chose ne va pas.
Et que fait-on lorsque quelque chose ne va pas ? On tire le frein à main, et on fait 2 pas en arrière.
Pendant une fraction de seconde, votre cerveau a joué à Nostradamus.
Il s’est projeté dans le futur, pour en prédire les probabilités de succès. Et votre petite voix s’est allumée, vous arrachant toute confiance et motivation pour passer à l’action.
Et c’est comme ça que vous pouvez remettre au lendemain des projets importants pour vous, mais intimidants, pendant des semaines, des mois voire toute votre vie.
Si vous voulez passer à l’action, la solution réside dans votre capacité à identifier ce blocage et à l’atrophier en imprimant une nouvelle petite voix qui vous veut du bien et qui vous permet d’agir sans détour.
Et à vous mettre en situation pour entraîner ce nouveau comportement, comme un athlète s’entraîne avant la compétition.
Il existe des mécanismes éprouvés pour supprimer les verrous mentaux.
Mais vous pouvez également trouver un raccourci pour dépasser ce blocage et réaliser ce que vous voulez.
Je vous en dis plus à ce sujet dans un moment.
Mais avant, passons au prochain problème.
Problème n°2 : L’effort
Savez-vous quel est le meilleur moyen de réaliser ses projets ?
Comme écrire un livre, créer un nouveau produit ou ranger son garage ?
Démarrer.
Mais, pour beaucoup d’entre nous, l’obstacle le plus difficile à franchir pour obtenir ce qu’on veut, c’est bien de démarrer !
Mais aussi re-démarrer pour aller au bout d’un projet à l’arrêt.
Parce que ça demande un effort.
Si la tache à faire nous parait grosse, complexe ou difficile, on s’imagine à quel point ça va être douloureux.
Au bout du compte, soit on n’a aucune motivation pour la faire, soit on se sent dépassé par l’ampleur de la tâche.
Et plus on attend, plus on risque d’intellectualiser les choses et d’accentuer le doute.
Mais parfois, comme vous savez que c’est important, vous vous forcez quand même à le faire. Vous y mettez toute votre volonté.
Vous écrivez le premier chapitre de votre livre. Vous créez le premier module de votre formation. Vous rangez tout un coin de votre garage, celui qui vous empêchait d’ouvrir la porte basculante.
Mais la volonté, si présente au début, finit par s’émietter. Parce que travailler d’arrache pied, ou en se forçant, c’est épuisant à la longue.
Et c’est malheureusement le tombeau de nombreux projets.
Et 6 mois après, le manuscrit de votre bouquin dort toujours dans le tiroir du bureau, votre produit n’est toujours pas finalisé et votre garage toujours en bordel.
Alors, on peut se forcer tant qu’on veut. Cela fonctionne.
Un temps du moins.
Mais au bout d’un moment, quand on a grillé toutes ses cartouches, on laisse tomber.
On revient à son ancienne habitude : celle de remettre au lendemain.
Le cerveau gagne à tous les coups
Car procrastiner est une habitude. A force d’être répété, ce comportement s’intègre dans notre vie. Il fait partie de nous.
Cette habitude est logée dans notre cerveau et solidement câblée.
C’est devenu un automatisme piloté par ce qu’on appelle l’inconscient, la partie de notre cerveau qui gère aussi la respiration, le rythme cardiaque, et la circulation sanguine, sans oublier les instincts et les émotions.
Tout cela sans qu’on s’en rende compte.
De plus, comme on le sait, l’inconscient gagne systématiquement ses combats face à la volonté et aux efforts conscients. Aussi longtemps que cette habitude n’est pas remplacée.
À titre de comparaison :
Un psychologue américain a estimé que le cerveau humain pouvait enregistrer 11 millions d’unités d’information simultanément mais seul 40 d’entre elles le sont de façon consciente.
Résultat, notre cerveau essaye toujours de s’en sortir sans notre conscience.
Il nous facilite la vie en nous évitant d’avoir besoin d’être attentif à tout, tout le temps.
C’est la raison pour laquelle nous détestons faire les choses consciemment car cela demande de l’effort et de la discipline.
Alors que les automatismes opèrent en arrière plan, sans même nous en rendre compte.
C’est dur de se consacrer à quelque chose quand on sait d’avance que ça va prendre énormément de temps et demander une dose éléphantesque d’efforts.
Mais on peut s’en sortir différemment, en trouvant le code pour démarrer tout type de tâche sans devoir gravir l’Everest à chaque fois. Et en comprenant comment le transformer en habitude quotidienne.
Problème n°3 : Le manque de motivation
Comme le dit Michael Hyatt auteur d’un Bestseller au New York Times :
Un but clair n’est pas suffisant. Même un plan d’action n’est pas suffisant.
Surtout lorsque les choses se compliquent.
C’est l’expérience qu’il a faite en 2011. Son but était de terminer pour le 1er novembre un manuscrit de 50 000 mots sur la création d’une plateforme en ligne pour se faire connaitre.
Son plan d’action était limpide. Mais lorsque son calendrier s’est rempli cet automne là, il a commencé à perdre son élan. A laisser passer les jours sans écrire. A prendre du retard et à douter.
A tel point qu’il a failli abandonner le projet et retourner les royalties versées en avance par son éditeur.
Ce qui a fait la différence ?
Il s’est souvenu de cette liste de motivations internes et personnelles qu’il avait rédigé. Des choses importantes et véritablement convaincantes pour lui.
Il s’est souvenu pourquoi il écrivait ce livre et, chose importante, ce qui était réellement en jeu.
Cela a été le tournant décisif pour son projet, qui lui a demandé 9 semaines de plus. Mais il est arrivé au bout.
La clé, c’est qu’il savait comment mobiliser cette source de motivation et taper dedans pour avancer.
Pour la plupart d’entre nous, la motivation reste un concept assez flou
Au début, quand on se lance dans l’écriture d’un livre, dans un programme pour perdre du poids ou l’apprentissage de la peinture, l’excitation et la motivation nous porte.
Mais c’est une autre histoire lorsque les choses se gâtent. Ou que les résultats sont long à apparaître malgré les efforts.
Car il arrive des moments dans nos projets où inévitablement, nous devons faire face à des obstacles. A des difficultés. A des coups durs.
A des baisses de motivation.
On ne peut pas savoir précisément à l’avance tout ce qui va se produire, ni comment cela va se produire.
Et ce premier challenge à affronter, c’est le tombeau de nombreuses personnes qui veulent réaliser des choses, qui ont des objectifs dans la vie.
Pour d’autres, c’est encore pire.
Ils ont des projets qui pourraient illuminer leur quotidien d’une nouvelle façon, mais ils ne parviennent pas à démarrer.
Et que l’on soit coincé dans les starting blocks ou paralysé par un obstacle plus gros que les autres, le résultat reste le même : on remet au lendemain sans limite de temps.
On peut essayer de se motiver en se donnant de petits encouragements : « Allez j’y vais », « je me lance », « je suis motivé ! ».
C’est bien, il en faut, mais c’est souvent insuffisant.
Ça reste une motivation de surface. Une motivation cérébrale, intellectuelle, qui ne fait pas appel aux moteurs puissants qui sont à la base de la motivation humaine.
Si vous voulez trouver la motivation nécessaire pour avancer dans vos projets, vous devez trouver les raisons profondes qui vous animent, identifier concrètement ce qui est en jeu et injecter de l’émotion.
Lorsqu’on sait exploiter les moteurs qui nous motivent, comme dans l’exemple de Michael Hyatt, on peut passer au travers des difficultés , retrouver l’élan et aller jusqu’au bout de nos projets.
Donc, comme on peut le voir, pour surmonter la procrastination, s’organiser ne suffit pas toujours.
Les causes sont bien plus vastes.
Sans parler des problèmes de distraction, du perfectionnisme ou du fait d’utiliser des méthodes de travail qui masquent nos forces naturelles et nous font dépenser du temps et de l’énergie pour des résultats médiocres.
Même si vous adoptez une bonne organisation, vous ne pouvez pas vous attendre à surmonter la procrastination uniquement avec çà.
Vous devez utiliser la mécanique et la psychologie de votre cerveau pour déjouer les blocages et passer à l’action jour après jour.
La question est : comment surmonter tous ces challenges ?
Comment dépasser les blocages mentaux ? Comment vaincre l’inertie de départ ? Et comment trouver la motivation d’aller jusqu’au bout de ses tâches ou de ses projets ?
Je révèle beaucoup de mes principes psychologiques préférés et de puissantes stratégies d’action dans ce programme.
Mais mon but avec cette mini série d’articles est de vous aider à obtenir des résultats rapidement.
Donc, dans le prochain article, je vais vous montrer l’une des mes stratégies favorites pour lancer un projet et vous assurer de l’exécuter jusqu’au point final sans le remettre au lendemain.
Même si ce projet peut vous intimider un peu aujourd’hui, manque de clarté ou que vous hésitez à passer à l’action.
Vous verrez comment l’appliquer concrètement de votre côté.
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