Ecrire un livre et le publier (avec la technique du Shunt)

Comment publier son premier roman auto-édité en 18 mois (à côté de son job)

Vous allez voir comment Guillaume a utilisé la technique du Shunt pour écrire et publier le livre qu’il nourrissait depuis tant d’années.

Mieux encore, il va vous expliquer lui-même comment il a fait, pour que vous puissiez le reproduire de votre côté.

Car même s’il a utilisé cette technique pour écrire un livre, vous pouvez l’adapter pour lancer n’importe quel projet qui vous fait envie.

Mais au fait, c’est quoi cette fameuse technique ?

Vous pouvez la découvrir en détails, point par point, dans cet article.

En un mot, cette méthode permet de vaincre la procrastination en court-circuitant les 2 obstacles majeurs à la réalisation d’un projet : oser se lancer et atteindre la ligne d’arrivée.

Vous êtes prêt ?

Je lui cède la place…

J’ai testé la technique du shunt et ça marche !

Depuis toujours, la procrastination a freiné mon désir d’accomplissement personnel.

Il y a une chose dont j’ai longtemps rêvé : écrire un livre.

J’ai déjà écris de petits poèmes, de quelques strophes, mais jamais je n’avais réussi à franchir le cap des trois pages.

Cette idée est donc restée tapie dans la catégorie des « un jour, peut-être » jusqu’au jour où… Je m’en donnerais les moyens ?

Les premiers indices

Au bureau, la clé de la gestion du temps permet d’ouvrir beaucoup de portes.

Elle nous aide à atteindre nos objectifs.

A lutter contre les tâches chronophages, l’urgence des emails, ou encore à mieux gérer les sollicitations qu’on reçoit.

Pour toutes ces choses, il existe des techniques.

Du bon sens pour commencer, mais aussi de « bonnes pratiques » à partager avec ses collègues…

…Et d’excellentes formations.

C’est d’ailleurs dans ce cadre que j’ai commencé à m’intéresser de près aux formations que propose Clément sur Temps Action et que je me suis abonné à sa newsletter.

Le jour où tout a commencé

Dans le travail, je trouvais normal de chercher à m’améliorer, sans penser à adopter la même discipline pour mes objectifs personnels.

Exemple classique de déséquilibre entre vie professionnelle et vie privée.

Le jour où j’ai atterri à Singapour pour quelques années d’expatriation, j’ai décidé que cela avait assez duré.

La remise aux calendes grecques de la réalisation de mon projet portait un nom : la procrastination. J’ai donc cherché dans la pharmacopée de Clément le remède adapté.

J’ai ainsi trouvé (et acquis !) « Formules éprouvées pour écarter la procrastination » et j’ai commencé la formation.

J’ai particulièrement apprécié son caractère immédiatement applicable : 7 modules audio et des fiches actions pour une mise en œuvre aisée.

Pour mon cas personnel, les modules 1 (Vision et focus) et 3 (Comment accomplir un projet à 100%) sont ceux qui m’ont le plus aidé.

En effet, la première question à me poser était pourquoi voulais-je écrire un livre ?

Définir ma vision, le pourquoi, a constitué une étape clé.

Préciser mon objectif

Je me suis rendu compte qu’écrire le livre ne constituait qu’un élément parmi un ensemble de projets laissés au repos pour plus tard.

Un peu comme si c’était ma vie toute entière que je passais mon temps, tous les jours, à remettre au lendemain.

Pour le livre lui-même, j’ai conclu que l’objectif principal était l’introspection.

Je voulais me connaître davantage, extraire ce qui était profondément enfoui en moi et savoir comment piloter la suite de mes projets.

Je voulais comprendre par exemple ce qui m’avait mené à Singapour, ce que j’étais venu chercher loin de mon cher pays natal.

J’ai toujours été fasciné par l’idée de destin, par l’impact que chacun peut avoir sur son existence.

Et si j’avais décidé de rester en France, en quoi aurai-je été différent ?

Que se passe-t-il quand on fait un choix, quand on jette les dés ?

Devient-on un autre homme, ou passe-t-on simplement un autre costume ?

Je savais donc pourquoi je voulais écrire :

Je voulais savoir qui j’étais vraiment et devenir acteur de ma vie.

Voulais-je alors écrire un livre ou un journal intime ?

Là, j’ai répondu livre…

Je voulais pousser l’expérience le plus loin possible, savoir si ce que j’écrivais pouvait émouvoir les gens.

Et si le métier d’écrivain me plairait finalement.

Vaste programme.

Il ne restait plus alors qu’à passer à la phase exécution.

Comment j’ai allumé la mèche

Très simple… C’est bien connu, là encore, si l’on transpose dans le monde de l’entreprise, une fois que le boss a décidé quelque chose, il ne reste plus qu’à mettre en œuvre.

Si on n’a pas fini à temps, on va « encore se faire virer. »

Le module n°3 m’a fourni les clés.

J’ai testé la « technique du shunt » comme l’appelle Clément.

Pour éviter les hésitations au démarrage, éviter de m’arrêter au milieu du chemin et vraiment, aller au bout, il fallait créer un court-circuit.

J’ai donc pris un engagement solennel, envers moi-même, d’écrire, enfin.

Et j’ai commencé à le dire à tout le monde.

Aux questions « ça va ? », « quelles nouvelles ?», ou parfois même juste après « bonjour », je répondais :

Oui, ça va bien, j’écris un roman, et cela me réjouis, ça me nourrit intérieurement. J’ai l’impression d’avoir rebranché quelque chose en moi, tu sais, ce qu’on appelle l’âme. Je compte avoir fini dans un an. Tu pourras le lire bientôt. »

Pas facile après ça d’essayer de se dérober une fois de plus. Il y aurait une paire de personnes à qui il faudrait expliquer que c’était pour rire, et que finalement, l’âme pouvait bien attendre, ce n’était pas si important.

« Oui, j’ai préféré regarder la télé, et alors ? »

Alors il faudrait décrocher tous les miroirs de la salle de bain, des ascenseurs, des lieux publics, et supprimer un à un tous ces gens qui vous rappellent votre fuite.

Comme ce n’était pas une option, je me suis formellement engagé à mener à bien ce projet qui me tenait tant à cœur.

Lorsque c’était difficile, il me suffisait de relire ma vision, de me souvenir de mon engagement, et je puisais l’énergie nécessaire pour continuer.

D’autant que si je ne finissais pas à temps, j’étais « viré. »

Evidemment, cet engagement envers soi-même et les autres n’a de sens que si on a honnêtement répondu à la question « pourquoi » on fait cela.

Sinon, on risque de poursuivre un but qui n’est pas le sien.

Un doctorat en « techniques de poterie urbaine et décorative dans la région de Ploubebreizh à l’époque où l’invasion des Huns réduisait le moindre vase en cendres… »

Cela peut être intéressant, mais il serait regrettable de se rendre compte, après 5 années de recherches acharnées, que ce n’était pas ce qu’on voulait intérieurement.

Une fois l’objectif clarifié, la date de sortie annoncée, l’engagement scellé, le train était en marche…

L’écriture

J’ai commencé à écrire le plus régulièrement possible.

J’exploitais tous les temps de transition de la journée pour les diriger vers mon nouveau projet : le matin dans le métro, le midi lorsque je déjeunais seul, je jetais les idées qui me venaient sur mon smartphone.

Je savais que je ne les garderais pas toutes pour le livre car il fallait que cela reste lisible pour mes futurs lecteurs.

Je synthétisais le week-end, le matin, en faisant attention aussi à ne pas passer tout mon temps sur le projet afin de garder un équilibre.

Pour tenir mes engagements, j’ai décidé de faire court : environ 200 pages.

Plus ne m’a pas paru nécessaire : il y a des situations où il ne sert à rien d’étirer l’élastique.

Franchir les derniers mètres

J’ai ainsi achevé la première version en un an environ, et il m’a fallu près de 6 mois pour les nombreuses relectures…

J’aurais aussi bien pu en faire une ou deux, ou dix de plus. Finalement, le plus difficile, c’était de mettre le point final.

Mais là encore, je m’en suis sorti par une série d’objectifs :

Je m’étais constitué un comité de lecture que je tenais régulièrement informé des étapes et envers qui j’ai pris successivement divers engagements forts comme la date de parution, par exemple.

J’ai finalement eu un mois de retard, mais le comité de lecture (et moi-même) n’avons pas toléré plus.

La technique s’est révélée d’une grande puissance

Et je suis fier aujourd’hui de pouvoir présenter le résultat.

Le livre s’appelle « Le poème dont vous êtes le héros ».

Il sera auto-publié via un blog au rythme d’un article posté par semaine et diffusé par une newsletter.

On peut aussi se le procurer en version papier et en version numérique.

Le synopsis du livre :

Et je me penche alors, je regarde les flots :
C’est ma vie que je vois, je suis une goutte d’eau,
Un être qu’on emmène, sans lui dire où il va
Vers la mer où finit son voyage ici-bas.
Rencontre avec cinq gouttes d’eau intimement liées les unes aux autres, qui rêvent de vivre et vivent pour rêver. En refusant de se laisser ballotter par les événements et les règles imposées, elles découvrent, petit à petit que la vie qu’on mène est, toujours, celle qu’on choisit. Que si la destination est connue, il n’est jamais trop tard pour détourner la rivière !
Leur vie est le poème dont ils sont les héros.

L’un des personnages du livre, Mickaël, y définit sa vision (il faut croire qu’il a lu la fiche action numéro 1 de la formation sur la procrastination) :

Je veux faire de ma vie le poème dont je suis le héros.
Je veux créer ma propre société, car la liberté et l’exercice de mon libre arbitre sont les valeurs auxquelles je tiens le plus.
Je veux travailler dans un endroit propice au repos, aux vacances, pour vivre chaque jour comme un jour de vacances.
Je veux écrire un livre pour trouver qui je suis vraiment.
Je veux voyager, "plonger au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau" et continuer à m’enrichir émotionnellement. 

Et je dois dire que je pourrais avoir la même !

Guillaume.

Les points clés qui l’ont aidé à l’écriture du livre

Vous avez vu comment Guillaume s’y est pris pour écrire et publier son premier livre.

Et si vous avez lu son récit avec attention, vous avez pu noter certains points clés qui l’ont aidé à atteindre son objectif.

Des choses comme savoir précisément pourquoi il voulait écrire ce livre. Clarifier son objectif. Ou encore s’engager auprès de son entourage d’avoir fini l’écriture au bout d’un an.

Mais il y a une chose en plus, en apparence toute simple, qui lui a permis de faire des progrès continus sur la rédaction de son livre : créer une habitude.

La petite habitude anodine qui a nourri les pages de son livre

OK, tous les projets ne demandent pas à ce qu’on mette en place une habitude particulière.

Mais pour l’écriture d’un livre, la création d’une habitude est la petite chose en plus qui peut faire la différence.

Car on ne remplit pas 200 pages de son traitement de texte comme on passe un coup de fil. Cela demande des mois de travail.

Sans une routine quotidienne, cette durée peut être multipliée par 2, 3 ou plus. Et le sentiment de stagnation venir achever votre projet avant la fin.

Mais justement, comment a-t-il fait pour prendre l’habitude d’écrire tous les jours ?

Si vous lisez entre les lignes, vous verrez 4 éléments qui l’ont aidé à imprimer cette habitude.

1. Avoir un outil de capture à portée de main

Chaque jour, dans le métro, il jetait ses idées sur son smartphone. Autrement dit, il a réduit la difficulté d’écrire en gardant toujours avec lui un support pour noter ses réflexions.

Ainsi, pas besoin de se souvenir de ses inspirations soudaines.

Vous pouvez faire la même chose avec un stylo et un carnet, ou même un dictaphone.

2. Se fixer un rituel

Chaque jour, au même endroit, à la même heure, il jetait ses idées sur son smartphone.

Et chaque week-end, il relisait ses notes et synthétisait.

En bref, il s’est fixé un rituel.

Le rituel est ce qui permet, au bout d’un certain temps, de ne plus avoir à penser à ce qui doit être fait et à s’y contraindre. Ici en l’occurrence, écrire.

C’est le facteur clé qui, à force de répétitions, déclenche le pilote automatique et fait entrer une nouvelle habitude dans nos comportements de tous les jours.

Cela ne demande que 2 choses : un lieu et un horaire précis.

De plus, grâce à son rendez-vous hebdomadaire de relecture, Guillaume avait un moyen de mesurer sa progression. De voir où il en était, si ses idées suivaient le cheminement de départ. Et de corriger sa course si nécessaire.

Suivant votre projet, vous n’avez pas forcément besoin d’avoir un rituel quotidien.

Vous pouvez programmer votre pratique le mardi et le jeudi matin par exemple.

Le tout est d’avoir un calendrier défini à l’avance pour agir de façon consistante.

Et sans forcément viser la performance.

3. Porter son attention sur la pratique, pas sur le résultat

Notez qu’il ne s’est pas dit « je vais rédiger 2000 mots par jour » mais « je vais juste jeter mes idées sur mon smartphone. »

Cette phrase n’a rien d’anodine.

Pour prendre l’habitude d’écrire tous les jours, il a démarré le plus simplement du monde : noter ce qui lui venait à l’esprit.

Autrement dit, il a d’abord mis l’accent sur la pratique de l’écriture plutôt que sur un résultat précis à atteindre.

Petit à petit, le geste de dégainer son smartphone, lancer son application de prise de notes et taper quelques lettres à l’heure où il prenait son métro est devenu naturel.

A partir de là, il devenait plus facile de noter de plus en plus d’idées et d’écrire de plus en plus.

L’un des pièges de l’écriture est d’attendre que l’inspiration vienne. Mais vous ne savez jamais quand elle va se manifester.

Guillaume n’a pas attendu que sa muse vienne lui rendre visite. Il a provoqué sa rencontre en prenant l’habitude de jeter ses idées sur le papier.

Cela lui permettait d’être là au moment où l’inspiration se pointerait, et en même temps, de progresser en continu sur l’écriture de son livre.

4. Prendre des engagements forts

Enfin, et non des moindres, il a pris des engagements solides auprès de plusieurs personnes.

D’abord envers lui-même, mais aussi ses collègues de travail ou encore son comité de lecture.

L’engagement est le pilier central de la technique du Shunt.

Grâce à cela, Guillaume ne passait pas son temps à se dire des choses comme : « Je le ferai plus tard. » « Je suis pas assez bon. » « Je ne suis pas écrivain… »

Son état d’esprit allait plutôt dans ce sens : « Je me suis engagé envers moi-même et tous ces gens et je n’ai aucune envie de me défiler, alors j’y vais. »

Selon la nature de votre projet, il existe des tas de façons de prendre un engagement fort :

  • Faire une réservation : une salle pour un événement à venir, un billet d’avion pour une nouvelle vie
  • Faire un achat : du matériel photo pour lancer votre activité en freelance
  • Faire un don : donner 150€ à un proche ou une association si on abandonne ou dépasse la date butoir…
  • Mettre sa réputation en jeu
  • Se lancer un défi à 2, ou à plusieurs
  • Rejoindre un mastermind (un groupe de personnes qui suivent un objectif commun et qui s’encouragent pour que chacun atteigne son objectif).

Un engagement fort permet d’anesthésier les excuses ou les raisons toutes trouvées de ne rien faire.

Mais c’est aussi le moyen de profiter d’une pression positive, avec à des gens qui s’intéressent à votre projet, vous soutiennent au creux de la vague et vous bottent les fesses quand il faut.

En résumé, ces 4 éléments ont sans aucun doute poussé Guillaume à écrire tous les jours.

Alors, maintenant que savez tout ça…

Prêt à lancer ce projet qui vous chatouille ?

La première étape, c’est de mettre en pratique cette technique.

Petit récap’ :

Un objectif précis et écrit (1), auquel on a ajouté une date limite (2) et surtout, un engagement pour sceller l’accomplissement du projet (3).

Ne reste plus ensuite qu’à définir la première action (4) et lancer la machine.

Et si vous avez une vision convaincante pour vous porter dans les moments d’hésitation, c’est encore mieux.

Guillaume l’a fait et en récolte les fruits aujourd’hui.

Et c’est chouette de voir à quel point il savoure cet accomplissement.

Mais qu’en est-il pour vous ?

Y-a-t-il des choses qui vous bloquent ?

N’hésitez pas à le dire en commentaire.

Et si la réponse est oui, gardez-ça en tête :

Même si vos fabuleux projets sont mis de côté depuis des années, vous pouvez les réanimer en suivant une recette précise…

Et en leur portant un bon coup d’électro-choc 😉

Mais pour cela, il faut faire le premier pas.

PS. Si vous pensez que cet article pourrait aider l’un de vos proches à écrire un livre, envoyez-lui le lien de cet article.

A propos de l’Auteur : Guillaume Prie a écrit son premier roman, « Le poème dont vous êtes le héros », au cours de sa dernière expérience professionnelle à Singapour. Pour suivre les aventures de Mickaël, et des autres personnages du livre, rendez-vous sur le site Guillaume Prie Romans et devenez des héros !

Photo © jcomp

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2 commentaires

Nathalie dit

Bonjour,
Merci pour cet article très intéressant ! Je n’avais jamais vraiment entendu parler de cette méthode. Cependant, je me demande comment concilier l’écriture d’un livre et un boulot quand on a besoin de sommeil, par exemple…
Bonne continuation 🙂

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    Clément dit

    Bonjour Nathalie,

    Le plus simple reste d’exploiter les moments qui s’intercalent entre le boulot.

    Le matin après le réveil, à la pause déjeuner, le soir… Voir rogner certaines activités également si nécessaire.

    L’idéal est de créer une routine, d’avoir un horaire et un lieu précis chaque jour. Cela favorise la prise de l’habitude et donc ça simplifie l’écriture. C’est plus facile aussi de juste chercher à pratiquer ce rituel et de l’imprimer au début, que de se fixer un objectif de performance quotidien stricte (écrire 2h, taper 1000 mots).

    Sinon, tu prends ton mois de novembre et tu tentes le NaNoWriMo 🙂

    Merci pour ton commentaire.

    Répondre
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