Il existe pléthore d’outils digitaux pour s’organiser. Entre Trello, Todoist, Evernote, Notion, Worfklowy, Google Agenda… Vous avez l’embarras du choix !
Mais peut-être que la technologie, ce n’est pas votre truc.
Peut-être que vous préférez garder les choses simples et utiliser un bon vieux papier et un stylo.
Si c’est le cas, vous devriez considérer le Bullet Journal.
Le Bullet Journal est une méthode flexible qui permet d’organiser vos tâches et vos projets. Mais aussi de centraliser vos données.
Dans ce guide, vous allez découvrir ce que c’est.
Quels sont ses avantages par rapport aux applications digitales.
Et comment faire un Bullet Journal et le créer étape par étape.
Le Bullet Journal, aussi appelé Bujo, a été inventé par Ryder Carroll, un designer et auteur américain.
Plus jeune, Ryder avait des problèmes de concentration et cherchait donc un moyen de mieux gérer son attention. Comme aucune méthode ne lui convenait, il inventa sa propre méthode qu’il surnomma le Bullet Journal.
Pourquoi ce nom ?
Parce que “bullet” en anglais signifie “puce”. Et que toute cette méthode repose sur un système de puces dont je vous parlerai un peu plus tard.
Le Bujo a 3 grandes fonctionnalités. Il permet à la fois d’enregistrer le passé, d’organiser le présent et de planifier le futur.
Sur votre Bullet Journal, vous retrouverez toutes vos tâches, vos projets, vos rendez-vous, vos idées, vos pensées… Bref toutes les choses que vous avez besoin d’organiser.
Alors quels sont les avantages de cette méthode par rapport aux applications digitales ?
Les applications digitales vantent souvent leur rapidité. Elles mettent en avant le fait que grâce à elles, vous pouvez vous organiser plus vite.
Effectivement, avec des applications comme Todoist, Trello ou encore TickTick, vous pouvez créer de nouvelles tâches et gérer vos projets en deux temps, trois mouvements.
Le Bullet Journal ne peut pas rivaliser face à la rapidité de tels outils. Vous mettrez toujours plus de temps à écrire à la main sur un carnet qu’à taper sur votre clavier.
Alors quel est l’intérêt ?
Hé bien c’est justement d’aller moins vite, de ralentir le rythme et de prendre le temps de vous organiser.
Aujourd’hui on ne prend plus le temps de rien. Il faut que tout aille vite. On est sans cesse dans la précipitation.
Le Bullet Journal prend le contre-pied de tout ça. Il vous force à réfléchir, à prioriser et à vivre dans l’instant présent.
Les applications d’organisation sont pratiques, mais elles manquent souvent de flexibilité.
Quand vous les utilisez, vous êtes contraint de vous organiser au sein d’un écosystème. Vous n’avez pas la liberté de faire ce que vous voulez.
Prenez Evernote par exemple. Vous ne pouvez pas organiser vos carnets comme vous voulez. L’ordre alphabétique vous est automatiquement imposé.
Idem sur Todoist. Depuis peu, l’application limite le nombre de projets sur lesquels vous pouvez travailler. Si vous voulez en ajouter en plus, vous devez passer à la caisse.
Ces applications vous imposent donc des contraintes.
Avec le Bullet Journal, vous êtes complètement libre. Vous partez littéralement de feuille blanche. Vous pouvez mettre vos notes dans l’ordre que vous voulez, vous n’avez aucune limite de projets.
Il vous suffit de connaître les fondamentaux de la méthode. Et ensuite vous pouvez vous organiser comme vous le voulez.
Quand vous utilisez un ordinateur, un smartphone ou une tablette pour vous organiser, les distractions ne sont jamais très loin.
Vous êtes toujours à un clic de vous retrouver sur les réseaux sociaux, sur YouTube ou encore sur Netflix.
Avec un Bullet Journal, ces distractions sont inexistantes. Vous êtes donc bien plus susceptible de rester concentré.
Quand vous écrivez, les mouvements de votre main envoient des signaux bien plus riches à votre cerveau que lorsque vous tapez sur votre clavier.
Une étude menée en 2012 par l’Université de Washington de St Louis démontre d’ailleurs ce point.
Les chercheurs ont découvert que les étudiants qui prenaient des notes sur leurs ordinateurs oubliaient les informations essentielles après seulement 24h.
Ceux qui écrivaient à la main retenaient mieux les informations, mais comprenaient aussi mieux les concepts.
Une raison de plus de s’organiser avec un papier et un stylo.
Le Bullet Journal est bien plus qu’une méthode d’organisation, c’est une véritable expérience.
Quand vous vous organisez avec un carnet de notes, vos sens sont stimulés.
Aucune application ne peut égaler l’odeur d’un carnet de notes neuf. Le grain des pages au toucher, le bruit des pages qui tournent, la sensation du stylo qui glisse sur la feuille.
Il n’y a pas d’expérience plus riche.
C’est pour toutes ces raisons que le Bullet Journal reste encore aujourd’hui une méthode d’organisation pertinente malgré les nombreuses applications digitales existantes.
Voyons maintenant les fondamentaux du Bullet Journal. Une fois que vous les connaîtrez, vous pourrez créer un carnet de notes sur mesure qui répond parfaitement à vos besoins.
Quand vous achetez un Bullet Journal, la première chose que vous devez faire, c’est créer les pages de base.
Ces pages sont les fondations de votre organisation. C’est sur elles que repose tout le système du Bullet Journal.
Passons en détail chacune de ces pages.
1. Index : c’est la première page sur laquelle vous référencez toutes les pages importantes de votre Bujo.
Grâce à lui, vous pourrez retrouver rapidement n’importe quelle information que contient votre carnet de notes.
2. Calendrier annuel : que l’on appelle aussi calendex ou future log.
Le calendrier s’étend sur plusieurs pages et regroupe tous les événements importants de l’année comme les rendez-vous, les dates butoirs, les anniversaires…
3. Master liste : la master liste regroupe toutes les tâches que vous prévoyez de faire au cours du mois.
Si vous êtes le 31 mai par exemple, vous prenez une nouvelle page sur votre Bullet Journal et vous notez toutes les tâches à faire pour le mois de juin.
Assurez-vous de réserver au moins 3 à 4 pages pour votre master liste pour accueillir toutes les nouvelles tâches qui émergeront au cours du mois.
4. Calendrier mensuel : vous y retrouvez tous les évènements importants du mois (vos rendez-vous, vos échéances, les anniversaires…). Vous y ajoutez aussi toutes les tâches que vous voulez faire à un moment spécifique.
Si par exemple vous voulez vous rappeler d’appeler Pierre le 6 juin, vous le notez dans votre calendrier mensuel pour ne pas l’oublier.
5. Les pages de tâches journalières : sur les pages journalières, vous notez toutes les tâches que vous devez faire pour la journée.
Quand vous commencez une nouvelle journée :
Les puces sont un concept central à bien comprendre pour utiliser le Bullet Journal. C’est d’ailleurs ce qui lui vaut son nom.
Ces symboles vous servent à identifier les choses que vous notez dans votre Bullet Journal. Mais aussi à indiquer ce que vous avez fait de l’élément en question.
Les différents types de puces sont :
Ces puces vous permettent de connaître en un coup d’œil la nature des éléments que vous avez ajoutés à votre Bujo.
Voici un autre concept important du Bullet Journal.
Celle-ci peut intervenir dans différents cas de figure.
Le plus commun est celui de la migration de votre master liste vers vos pages de tâches journalières :
Un autre cas de figure est celui de la migration de votre calendrier annuel vers votre calendrier mensuel.
Quand vous commencez un nouveau mois, vous créez un nouveau calendrier mensuel dans votre Bullet Journal.
Une fois que vous l’avez créé, vous recopiez les rendez-vous, anniversaire, échéance… De votre calendrier annuel vers votre calendrier mensuel.
Enfin un dernier exemple est celui de la migration entre vos master listes.
Admettons que vous soyez le 31 mai et qu’il vous reste encore des tâches à faire sur votre master liste du mois de mai.
Vous allez alors créer votre master liste du mois de juin et migrer toutes les tâches restantes du mois de mai vers cette dernière.
Ce ne sont que quelques exemples de migrations, mais il en existe d’autres. Retenez juste que la migration consiste à recopier un élément d’une page vers une autre.
Appelé threading en anglais, l’interconnexion est une façon de lier plusieurs pages entre elles.
Pour comprendre ce concept, prenons un exemple.
Admettons que vous travailliez sur un projet de création de site web. Vous commencez une nouvelle page sur votre Bullet Journal, disons la page 32.
Sur cette page, vous notez différentes idées de nom que vous pourriez donner à votre site. Vous dessinez des croquis du design de votre site. Vous réfléchissez aux différentes pages que vous pourriez créer… Bref, vous êtes en plein brainstorming.
2h plus tard, vous avez une réunion, au cours de laquelle vous prendrez certainement des notes.
Le problème c’est que vous n’avez toujours pas fini de travailler sur votre projet. Si vous prenez des notes de réunion sur la page 33, vous n’aurez plus de place pour continuer de travailler sur votre projet.
Vous pourriez laisser la page 33, 34 et 35 vierge pour continuer de travailler sur votre projet. Puis prendre vos notes de réunion sur la page 36.
Mais c’est toujours compliqué de savoir à l’avance combien de pages vos projets nécessitent.
Une meilleure façon de faire est d’utiliser l’interconnexion.
Avec l’interconnexion vous ne réservez aucune page vierge. Vous continuez de prendre vos notes sur la page suivante comme si de rien n’était.
Donc sur la page 32 vous prenez des notes relatives à votre projet et sur la page 33, vous prenez vos notes de réunion.
Une fois votre réunion terminée, vous commencez une nouvelle page, par exemple la page 37. Et vous reprenez là où vous aviez arrêté votre projet.
Puis vous interconnectez la page 32 avec la page 37.
C’est-à-dire qu’en bas de la page 32 vous écrivez 37/32. Et en bas de la page 37 vous écrivez 32/37.
De cette façon, quand vous êtes sur la page 32 vous savez que la suite du projet se trouve à la page 37. Et quand vous êtes sur la page 37, vous savez que le projet commence à la page 32.
L’interconnexion, vous permet de contourner la contrainte d’espace que vous avez sur le Bullet Journal et de gagner en flexibilité.
On a vu un peu plus tôt que pour appliquer la méthode du Bullet Journal, vous devez créer plusieurs pages de base :
L’index, le calendrier annuel, la master liste, le calendrier mensuel et les pages de tâches journalières.
Maintenant il existe d’autres pages optionnelles pour enrichir l’utilisation de votre Bullet Journal.
On appelle ces pages les collections personnalisées. Il faut les voir comme des applications que vous “téléchargez” sur votre Bujo.
Vous pouvez par exemple créer un tracker de sport. Cette collection vous permettra de mesurer l’évolution de vos performances sportives.
Vous pouvez aussi suivre votre sommeil, votre humeur et votre stress. Chaque jour, vous écrivez sur votre journal, le nombre d’heures que vous avez dormi. Et vous notez votre humeur et votre stress de 0 à 10.
Ce ne sont que 2 exemples de collections personnalisées. Vous pouvez en créer plein d’autres selon vos besoins.
Voici 5 étapes pour bien commencer :
En suivant ces quelques étapes, vous pourrez commencer dès maintenant à utiliser la méthode du Bullet Journal.
Le Bullet Journal est une excellente méthode pour s’organiser. Elle vous permet de prendre le temps, elle est flexible, elle améliore votre concentration et votre mémorisation.
C’est une expérience sans égale.
Et comme on l’a vu dans ce tuto, la méthode du Bullet Journal repose sur 5 fondamentaux :
Voilà, vous avez maintenant toutes les bases en main pour faire un Bullet Journal.
Commencer à l’utiliser.
Et goûter au plaisir d’organiser votre vie… Avec un simple carnet.
Photo © sorsillo
Simon Cavé est le fondateur d’Everlaab, le média qui parle de productivité, d’organisation, de concentration, de modèles mentaux et bien plus. Téléchargez son guide complet du Bullet Journal pour découvrir comment créer votre Bujo de A à Z.